Darce Fardy – Vivre avec la démence

Je l’ai soulagée d’un souci considérable lorsque j’ai décidé par moi-même d’arrêter de conduire. J’ai lu récemment que l’une des principales préoccupations liées à la démence pour les partenaires des personnes qui en sont atteintes est de les convaincre de ne plus conduire.

D’un autre côté, je suis probablement un peu enquiquinant puisque dès que Dorothea prend le volant, je m’assois à côté d’elle. Elle prend ça de la bonne façon.

L’autre jour, sur mon iPad, on m’a offert toute l’information dont je pourrais avoir besoin sur la démence. J’ai décidé de passer outre. J’essaie pour ma part de comprendre pourquoi je suis constamment si épuisé. Est-ce un symptôme de la démence ou suis-je tout simplement paresseux?

Dorothea a très brièvement considéré la question pour se ranger du côté de la paresse, voire de la fainéantise.

Sur une note plus sombre, je souhaite ardemment mourir avant Dorothea. Elle pourrait se tirer d’affaire, mais je ne serais plus rien sans elle. J’ai souvent songé à ce qui m’arriverait si Dorothea devait partir avant moi. Je ne crois pas que j’arriverais à m’en sortir. Elle est plus forte que moi.

Le beau côté de la situation est notre grande chance d’avoir de bons amis qui nous rendent visite.

Debbie est une amie de longue date de Dorothea et je l’adore. Son mari David est un avocat de Toronto, avec un petit côté bricoleur. Leur fils Christian nous a rendu visite plus tôt cette année avec sa nouvelle épouse Kate. Ils nous ont conquis et ils étaient au cœur d’une de mes récentes chroniques.

Debbie était là non pas pour me voir, mais pour apprendre comment faire un gâteau de Noël. Difficile à croire. Dorothea fait environ une douzaine de gâteaux aux fruits chaque année à cette époque-ci pour des membres de la famille et des amis.

David a mis à profit ses talents de bricoleur pour faire de petites réparations nécessaires autour de la maison, comme le verrou de la porte de la remise, la poignée du réfrigérateur et le système d’alarme. Même si j’ai grandi avec trois frères, aucun de nous n’était habile de ses mains (handy en anglais). À Terre-Neuve, ce mot signifie aussi être près les uns des autres. Nous étions donc « handy » à notre façon, je suppose.

Alors, voilà où nous en sommes. Pas de cure en vue ni aucune de prévue. Mais beaucoup de soutien de la part des membres de la famille et des amis.

https://www.thechronicleherald.ca/opinion/columnists/living-with-dementia-visits-from-friendsmake-it-easier-264796/

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